Le monde, sans nul doute à prendre dans le sens universaliste, revêt une dimension multidimensionnelle dans laquelle se perpétuent les transmigrations en lien direct avec l 'évolution ou, en certain cas, l'involution.
Considérer que l'esprit serait attribué exclusivement à l'homme et, conséquemment, à sa vie sur terre indique la dérive à la raison, l'observation de la vie sur terre étend son constat sur la présence des multiformes de vie à des degrés d'intelligence plus ou moins évoluée.
Croyances, dogmes sous l'emprise sectaire ont positionné l'homme comme le récipiendaire unique du savoir présent en ce monde, cantonnant lors de sa mort, sa vie dans un paradis ou enfer dans un message empreint d'éternité.
L'homme est-il donc ce qu'il en est dit depuis des millénaires, l'alpha et l'oméga de la création en qualité de seul existant universel ?
Selon certaines traditions orales, l'homme en ses débuts, figurait au rang de l'animal, affublé de sabots et non de doigts. Par l'intervention des Etres hautement évolués venus d'autres mondes ou par la compassion des Dieux, il fut "taillé" afin de le sortir du lot animalier pour entrer dans une évolution devant le conduire au plus haut des Cieux. Dans des traditions écrites, il est fait mention de la réincarnation d'un Etre divin pour aider l'homme dans sa longue quête de spiritualité. Tant que la réaction et le besoin restent en état animal, matériel, le spirituel a peu de place ou s 'estompe au rang des souvenirs.
La mémoire courante est sélective, adaptée aux situations présentes pour des usages habituels nécessaires ou créés par l'homme s'asservissant lui-même.
La mémoire collective est différente. Elle intègre le passé antérieur à la naissance humaine, au présent dans lequel il se meut chaque jour, au futur pour lequel l'homme est inscrit d 'office.
Au passé prénatal, il est souvent attribué la notion de karma lequel se distingue en deux parties. La première est le karma individuel relatif aux actes personnels accomplis avant de naître et pour lequel les évènements inamovibles parsèmeront sa vie. La seconde est le karma collectif rejoignant les actes indistincts de l'humanité que la personne y ait personnellement ou pas concouru.
Le karma collectif peut s'apparenter au mouvement de foule qui emporte avec lui toutes les personnes s'y trouvant, que ce soit à titre participatif volontaire ou forcé, même au titre de simple spectateur impuissant ou peu désireux d'agir.
La mémoire collective devient naturellement ce qui fonde le temps présent, celui-ci préfigurant le devenir évolutif ou la régression qui peut en résulter.
La mémoire individuelle n'est pas détachée de sa relation à la mémoire collective, elle en porte le germe dès l'origine. Les sensations de déjà vu, d'attirance ou de répulsion obéissent à cette ancienneté de laquelle les réminiscences sont inconscientes et se manifestent par bribes inexplicables rationnellement.
Porteuse de sa semence, cumulée au fil des naissances et des renaissances, la mémoire individuelle inclut naturellement ce qui est prophétisé, d'autant plus que ces prophéties font partie du patrimoine humain écrit au moins plusieurs siècles avant ce temps présent. Selon son propre stade d'évolution, l'homme a plus ou moins la cognition de ce qui va arriver soit par une perception intuitive ou par raisonnement.
La dichotomie de l'esprit, bien qu'étant unique, accentue au gré des situations la dualité, rendant moins perceptible la mémoire individuelle, préparant l'homme à l'avènement prophétique auquel il doit participer, quelle que soit sa place individuellement.
Est-ce à dire que la prophétie est inéluctable ? Pas nécessairement, il faut se rapporter à la forme du message prophétique. Soit celui-ci est un avertissement conditionnel, par exemple : "si tu ne te repens pas et ne rétablis pas la vérité, alors s'abattra telle chose" ; ou bien le message est péremptoire, dans le style : "parce que tu n'as pas respecté telle chose, ton peuple subira...". Dans la prophétie-avertissement, l'homme a la capacité de changer le destin, dans la prophétie impérative il n'a aucune marge de manœuvre. Dans quelle mesure la mémoire collective supplante-t-elle la mémoire individuelle ? Au sens général, la mémoire collective agit en Maître dirigeant l'évènement global. Il se déduit que l 'individu lui est soumis tout en ayant des possibilités d'actions atténuantes, celles-ci impliquant de connaître les règles à observer dans l'éclosion d'un évènement collectif, ce qui n'est pas toujours évident à pratiquer. La mémoire collective, si l'on désire l'appréhender pleinement, doit s'entendre en ce qui est inéluctable et ce qui peut être changé. En tout état de cause, le premier sens conduit à une évolution pouvant être régressive ou donnant lieu à une période d'obscurantisme pour la plus grande partie de l'humanité ; le second sens emporte une finalité salvatrice puisque s 'il y a changement il se décline une prise de conscience menant à une amélioration.